Un nouveau rapport réalisé par Human Rights Watch autour de l’industrie du textile dénonce les pratiques esclavagistes de bons nombres de sociétés en Asie.
On y apprend par exemple qu’au Cambodge, dans 94% des usines contrôlées la plupart des ouvriers travaillent plus que la limite hebdomadaire de 12 heures (ce qui est déjà énorme) attribué par le droit du travail du pays. Bien entendu il s’agit toujours d’un « volontariat » imposé pour des salaires dérisoires qui permettent au plus aux travailleurs de survivre suffisamment pour pouvoir continuer à travailler. Le rapport parle aussi des cadences de productions infernales imposés et de la pression permanente mise sur les ouvriers : pas de pause, niveau de stress très élevé, harcèlement permanent…etc…
Human Rights Watch nous parlent aussi des cas des abus sexuels et des viols extrêmement courants dans les ateliers où les femmes n’ont aucun moyen de défense. Le niveau de misère est tel que le chantage à l’emploi permet toutes les horreurs.
Dans la plus part des cas les femmes enceintes ne sont pas reconduites et souvent licenciées avant la fin de leur grossesse car la législation impose à l’employeur de payer 3 mois de congé pour une naissance. Beaucoup cachent donc leur grossesse et se retrouvent à travailler à un rythme peu soutenable.
On peu aussi lire que dans la plus part des usines des actions anti-syndicales ont été menées.
Les représentants syndicaux se retrouvent harcelés également, leurs contrats restent précaires et ils sont éjectables à tout moment. Et même si le gouvernement tend à mettre en place une législation pour les protéger, les faits sont tous autres et le pouvoir des patrons demeure quasiment sans limite.
Le Cambodge n’est un cas particulier, il ne s’agit pas d’un cas isolé qui ne concerne que quelques personnes. Il s’agit bien d’une exploitation humaine à grande échelle impliquant des centaines de milliers de travailleurs en Asie.
Si nous sommes bien impuissants face aux misères du monde, nous pouvons tout de même prendre un peu le temps de réfléchir à la place que l’on souhaite y prendre. Si nous ne pouvons les combattre, nous pouvons cependant ne pas être complice des barbares modernes. Cela peut passer par nos choix de consommateurs notamment.
Vous pouvez lire l’intégralité du rapport de Human Rights Watch en ligne.