Jean Cabu, ce génial dessinateur et caricaturiste qui ne prenait rien au sérieux est devenu un martyr et un symbole de la liberté d’expression dans le monde entier (au même titre que Charb, Wolenski et Tignous). Voila un statut qui doit bien le faire marrer et lui inspirer quelques dessins à mourir de rire là où il se trouve.
C’est quand même un comble que de voir ceux là même qu’il tourna en ridicule durant toute ça vie, venir le saluer en héros. Pas sur que Benyamin Nétanyahou ou encore Angela Merkel aient eu connaissance du point de vu de ce « dessineux » à leur propos.
Parmi les 17 décès de la semaine dernière (je ne parle pas des 3 attardés mentaux), celui de Jean Cabu est celui qui nous a le plus touché chez Sergent Tobogo. Et cela pour la simple raison que nous avons grandie avec lui et sa gentillesse. Dés notre enfance nous avons pu le suivre dans le club Dorothée avec déjà à l’époque sa coiffure plus qu’improbable et son sourire profondément doux et enfantin.
Adolescent et adulte nous avons continué de le suivre dans Charlie Hebdo, mais également eu l’occasion de feuilleter ces participations dans l’ancien journal « Hara-Kiri » ou bien encore dans le « Canard Enchaîné ».
Clairement antimilitarisme militant suite à son service militaire et la guerre d’Algerie pour laquelle il sera mobilisé. Il développera et cultivera une conscience politique anarchique douce et sucrée.
A prés avoir été démobilisé en 1960, il signera quelques dessins dans Ici Paris et France Dimanche qui lui permettra de se faire connaître et de rencontrer François Cavanna ainsi que le professeur Choron. Il se joindra à eux et à la courte, mais mémorable, aventure de Hara-Kiri.
Il bossera aussi pour le magasine « Pilote » dans lequel il introduira ces personnages devenus célèbres du « Grand Duduche » et du « Beauf »
Il s’adonnera ensuite au reportage dessiné pour « Paris Presse » et recevra peu de temps après en 1969 le Crayon d’or du dessin de presse (bon je savais pas qu’il existait celui-là…).
Il fera partie de l’aventure « Hara-Kiri hebdo » qui sera interdit en 1970. Ce qui porte à sourire au vu des mobilisations politiques et citoyennes du jour pour défendre la liberté d’expression et la liberté de la presse….liberté oui, mais pas trop quand même….
Il rencontra le succès auprès du grand public dans les 80 et publiera alors énormément dans le canard enchaîné.
La mort de Jean Cabu nous a profondément ému. Ce tendre anarchiste n’avait pas d’égal pour dénoncer la bêtise du monde et des hommes. Jamais dans la haine ou la méchanceté, il préférait en rire et continuer à aimer ses prochains malgré leurs travers. Un homme bon est mort.
En plus de tout ce que nous devons à Jean Cabu, nous ne pouvons pas oublier le fils qu’il eu avec sa première femme et qui marqua nos vies d’une encre indélébile : Mano Solo
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C’est un bel hommage a un personnage qui a bercé ma jeunesse. Et qui sait… la petite graine pour le goût du dessin.